« En 2022 en Russie, le punk est à la mode, beaucoup de jeunes ont les cheveux verts ou roses, et c’est un peu près la seule liberté qui reste. » Dans la revue de l’Ours Blanc, Marina Skalova nous a présenté Yanka Diaghileva, figure littéraire punk dans les annnées 80 en URSS.

 

Ante Tomic

 Originaire du village de Proložac, près d’Imotski, Tomić obtient un diplôme en philosophie  de l’université de Zadar¹. Après ses études, il amorce une carrière de journaliste pour le quotidien local Slobodna Dalmacia, faisant preuve dans ses articles d’un talent littéraire qui se déploie dans son premier roman, Qu’est-ce qu’un homme sans moustache ? (Što je muškarac bez brkovade, 2000), qui est une satire. Trois ans plus tard, il fait paraître un roman Ništa nas ne smije iznenaditi, qui décrit la vie des recrues de l’armée populaire yougoslave. Les deux romans sont adaptés au cinéma².

En 2009 paraît Miracle à la Combe aux Aspics (Čudo u Poskokovoj Drag

Miracle à la combe aux Aspic : un « feel good » pas gnangnan au vinaigre balkanique, à savourer sans aucune (mais vraiment aucune) modération.

Ante Tomic, écrivain croate encore méconnu en France, nous embarque dans un roman drôlissime et particulièrempent réjouissant. Les péripéties se succèdent, autour de personnages hauts en couleurs, pas toujours politiquement corrects et de situations plus cocasses les unes que les autres. Les femmes tiennent la dragée haute à ces hommes qui placent la marque de leur virilité dans leur arsenal et leurs bagnoles maisne savent même pas ce qu’est une pizza. Tout s’enchaîne à un rythme effréné et on verrait bien ce film adapté au cinéma (deux précédents riomans de l’auteur ont d’ailleurs déjà été portés à l’écran).

Et sur les images qui vous viennent à cette lecture euphorisante et déjantée, laissez-vous porter par la fanfare d’Emir Kusturica et et l’esprit de ses films .

Dana Grigorcea    (présente au Salon Internation de Monaco 2024 !!)

est née en 1979 à Bucarest, en Roumanie. Elle a étudié la
philologie allemande et néerlandaise à Bucarest, la mise en scène à
Bruxelles et le journalisme à Krems en Autriche. Ses deux premiers
romans ont reçu de nombreux prix littéraires. Elle écrit des reportages
et des essais pour la Frankfurter Allgemeine et la Neue Zürcher Zeitung, des livres pour enfants et des romans. Elle vit à Zurich.

Ceux qui ne meurent jamais

Ce roman burlesque et grotesque nous entraîne dans le passé et le présent de la Roumanie, chez les suceurs de sang qui ne meurent pas. Pour la narratrice, ce pays reste hanté par le comte Dracula, vampire assoiffé de sang et revenant « touristifié » et par le fantôme du tyran Ceauşescu. Quant à la Roumanie post-communiste, elle est vampirisée, à la merci des despotes et des profiteurs. Avec son texte aussi politique que poétique, Dana Grigorcea met à nu réalités et absurdités et mêle critique du temps, mythe et poésie avec un art jouissif. Elle crée un réalisme magique et mordant qui fait frémir : ceux qui ne meurent pas ne se cachent pas seulement en Transylvanie.